lundi 22 mars 2010

Chers Pères, Mères, frères et sœurs,

Il y a un mois et demie, le « Saint-Synode de l'Église orthodoxe roumaine » a lancé un « Appel à l’unité et à la dignité roumaine de l’Église orthodoxe roumaine  ». Ayant fait partie de cette juridiction, je voudrais donner une réponse personnelle à cette lettre, en citant d'abord, en couleur, le texte de l'appel, par petits morceaux, puis en commentant lesdits morceaux, un par un.

Au début de l'année 2010, proclamée par le Saint Synode de l'Église orthodoxe roumaine année anniversaire de la foi orthodoxe et de l’autocéphalie roumaine, et à l’occasion du 125e anniversaire de l’obtention de l’autocéphalie par l'Église orthodoxe roumaine et du 85ème anniversaire de son élévation au rang de patriarcat,

Tout d'abord l'expression « Église orthodoxe roumaine » n'est pas orthodoxe du tout. L'Église est locale, pas ethnique. La seule et unique formule orthodoxe serait « l'Église orthodoxe de Roumanie ». Saint Paul emploie les syntagmes « Église de Dieu qui est à Corinthe » (εκκλσια του θεου τη ουσι εν Κορινθω), « aux Églises de la Galatie » (ταις εκκλησιαις η της Γαλατιας), « Église des Thessaloniciens » (εκκλησια τεσσαλονικεων). Pareillement, dans le livre de l'Apocalypse, il est question de l'Église d'Éphèse, de Smyrne etc. Il s'agit de l'Église unique, mais qui est présente soit à Corinthe, dans la Galatie, à Éphèse, à Smyrne etc. Tout comme il n'y a point d'eau roumaine, point d'eau allemande, mais l'eau telle quelle, qui peut se trouver en Roumanie ou en Allemagne, de même, il n'y a que l'Église, dans sa plénitude, où qu'elle se trouve. Ni saint Paul, ni aucun autre auteur n'a jamais utilisé de termes du genre: Église corinthienne, Église smyrniote, Église éphésienne etc.

Donc il n'y a point d'Église roumaine, mais seulement l'Église, qui peut se trouver en Roumanie ou en France, en Allemagne, en Belgique, et jusqu'aux extrémités du monde.

Ensuite on confond l'indépendance juridictionnelle de l'Église roumaine avec avénement de la foi sur le territoire de la Roumanie d'aujourd'hui.

Puis l'autocéphalie n'a rien de digne de louange. L'Église est christocéphale. Lorsqu'elle devient papocéphale, synodocéphale ou autocéphale, cela veut dire qu'elle s'est détachée de sa tête unique et véritable, qui est le Christ!


les hiérarques du Saint-Synode tendent la main et adressent un appel sincère à tous les clercs et à tous les fidèles orthodoxes roumains de l'étranger, qui se trouvent, sans bénédiction, dans d'autres Églises orthodoxes sœurs ou dans des structures ecclésiales non-canoniques, à rétablir leur communion directe avec leur Église-mère, sous la juridiction canonique du Saint-Synode de l'Église orthodoxe roumaine.

Se trouver « sans bénédiction » dans l'Église: quelle aberration! Tant qu'on est dans l'Église, qui est unique et catholique, on est dans l'Église. (Il est important de noter que les livres liturgiques approuvées par le Synode de l'Église orthodoxe de Roumanie ont éliminé, dans le Crédo de Nicée et Constantinople, le mot « catholique », en le remplaçant par « synodale ».) Si l'Église est catholique, alors chaque église locale contient la plénitude de l'Église unique, et ce qui est célébré par l'Église à Bucarest devrait être ontologiquement la même chose que ce que l'Église célèbre à Xhoutsiplou et à Ammoudara et partout.

Ensuite comment rétablir la « communion directe »? Celle ou celui qui communie au Christ dans l'eucharistie, communie également à toute l'Église.

Pour ce qui est de la « juridiction canonique » de Bucarest sur d'autres églises locales, on le verra plus bas.


Les statuts de l'organisation et du fonctionnement de l'Église orthodoxe roumaine indiquant que « l'Église orthodoxe roumaine est l'Église du peuple roumain et englobe tous les chrétiens orthodoxes de Roumanie et les chrétiens orthodoxes roumains de l'étranger (art. 5); l'organisation canonique et pastorale des fidèles orthodoxes roumains hors de la Roumanie est assurée par le Saint Synode de l'Église orthodoxe roumaine (art. 8). » Ce principe est pleinement cohérent avec la décision de la conférence pan-orthodoxe préconciliare à Chambésy-Suisse (6-13 juin 2009), qui stipule que chaque Église autocéphale a le droit de paître sa propre diaspora.

Commençons par la fin du paragraphe. La diaspora n'est pas un principe chrétien, mais bien juif. Pour les Juifs, le temple de Jérusalem est le centre du monde, du peuple et de la foi, et ceux et celles qui sont dispersés parmi les Gentils forment la diaspora. Les chrétiens n'ont pas de diaspora, car il n'y a qu'un peuple, le peuple saint, sacerdotal et royal. En Christ, il n'y a « ni Juif, ni Grec, ni Barbare, ni Scythe ». (Ceci est d'autant plus évident, que les Scythes sont – avec les Romains et les Thraces – les ancêtres des Roumains. Si en Christ, il y a deux mille ans, il n'y avait plus de Scythes, sur quelle base il y en aurait aujourd'hui?)

Si l'Église était ce que pense le synode de Bucarest, alors à Rome, saint Paul aurait dit: « Vous autres, chrétiens Juifs, vous avez votre Église Juive: vous êtes dans la juridiction de Jacques, le chef de l'Église Juive de Jérusalem. Vous autres, Grecs, dans la juridiction d'Athènes, et pour les Romains de souche on fera une troisième juridiction ici. » Non, rien de tout cela!

Mieux encore, on sait, historiquement, que dès le quatrième siècle, la basilique sainte Anastasie, dont se réclamaient les Grecs séjournant à Rome, mais elle ne formait qu'une seule église locale avec les Romains de souche et les autres, sous le pallium et la crosse d'un même évêque. Exceptionnellement, un seul jour par an, pour la fête de sainte Anastasie qui coïncidait avec Noël, l'évêque présidait la messe à la fois pour les Grecs d'un côté et pour les Romains de l'autre, et même dans ce cas exceptionnel, c'était le même évêque.

Plus proche de nos jours, au dix-neuvième siècle, le sultan Abdul Aziz a voulu créer un diocèse spécial pour les Bulgares, avec un évêque bulgare à Constantinople. Le patriarche Anthime a convoqué en 1872 un concile, qui a condamné l'ethno-phylétisme comme hérésie.

Or, comme s'il n'y avait pas déjà assez de problèmes ecclésiologiques suscités par la présence de plusieurs évêques pour un seul endroit, le synode bucarestois en rajoute une couche ethno-phylétique.

Reprenons un peu le texte de ces deux articles précités.

« l'Église orthodoxe roumaine est l'Église du peuple roumain et englobe tous les chrétiens orthodoxes de Roumanie et les chrétiens orthodoxes roumains de l'étranger (art. 5); l'organisation canonique et pastorale des fidèles orthodoxes roumains hors de la Roumanie est assurée par le Saint Synode de l'Église orthodoxe roumaine (art. 8). »

Selon l'article n° 5, les minorités ethniques de Roumanie n'ont pas droit à une autre juridiction propre à leurs ethnies (principe correct), mais en même temps la minorité ethnique roumaine se trouvant dans d'autres pays devrait se soumettre, elle aussi, au synode bucarestois. Là on veut et le beurre et l'argent du beurre. Autrement dit, les orthodoxes ruthènes de langues ukrainienne et hongroise de tels villages de Marmatie, par exemple, devrait dépendre, non pas de tel évêque ukrainien, mais de Bucarest! Et les orthodoxes de langue serbe de tel autre village du Banat de Séverin, devrait dépendre, non pas de tel évêque serbe, mais de nouveau de Bucarest! Mais inversement, les orthodoxes roumanophones d'Ukraine et de Serbie ne devraient pas dépendre des évêques de leurs pays, mais de nouveau de Bucarest!

Maintenant qui sont les « chrétiens orthodoxes roumains hors de la Roumanie »? S'agit-il des orthodoxes qui n'ont pas encore la citoyenneté de leur pays d'adoption? Qu'en est-il de leurs enfants? Quant aux couples ethniquement mixtes et leurs enfants et petits-enfants, devraient-ils se séparer les dimanche, pour participer à deux eucharisties différentes, une roumaine et l'autre russe ou grecque, ou belge, ou néerlandaise, ou française? Car, à ma connaissance, excepté les cas où des membres de la même famille en persécuteraient d'autres, le Christ par l'eucharistie est l'unité. C'est lui qui a supprimé le « mur de division » entre les chrétiens juifs et grecs. Ou peut-être que les Roumains sont encore plus spéciaux et ont besoin d'une dérogation spéciale?!

Puis, n'en déplaise à certains, l'appel bucarestois s'oppose à la pastorale et à l'esprit missionnaire. Par exemple, si des orthodoxes occidentaux, quoique de langue roumaine, emmènent à la foi leurs voisins arabophones ou indigènes, que leur diront-ils? « Maintenant que vous êtes venus à la foi, vous n'avez qu'à fréquenter des paroisses de votre race, car nous autres, nous sommes roumains. » Non, ni nos Pères et Mères dans la foi, ni les apôtres, ni le Christ n'auraient commis d'abomination pareille!

Pour ce qui est des recommandations de Chambésy, elles ne sont pas la constitution de l'Église. La constitution de l'Église est une: c'est l'eucharistie. Et personne ne peut la violer, sous peine de s'en exclure. Et, comme je l'ai dit plus haut, l'eucharistie est une pour toute l'Église.

Les principes susmentionnés sont l’expression du devoir de l'Église orthodoxe roumaine et sont fondés sur le canon 16 du 1er concile œcuménique (325), qui énonce le principe selon lequel aucun diocèse n’est autorisé à recevoir en vertu de sa compétence des clercs et des fidèles orthodoxes, sans la bénédiction de l'Église (diocèse) à laquelle ils appartiennent.

Le canon 16 du premier concile de Nicée est mentionné abusivement. Il dit ceci: « Les prêtres, les diacres, ou en général les clerc qui, par légèreté et n'ayant plus sous leurs yeux la crainte de Dieu, abandonnent, au mépris des lois ecclésiastiques, leur église, ne doivent en aucune façon, être reçus dans une autre; on doit les forcer de toutes manières à revenir dans leur diocèse, et s'ils s'y refusent, on doit les excommunier. Si quelqu'un ose, pour ainsi dire, voler un sujet qui appartient à un autre, et s'il ose ordonner un clerc pour sa propre église sans la permission de l'évêque auquel appartient ce clerc, l'ordination sera nulle. »

Or c'est précisément ce que tente de faire le synode bucarestois. Le diocèse propre de chaque clerc est celui de l'endroit où il réside, celui de l'église locale. Lorsqu'il n'y avait pas d'évêques orthodoxes dans tel pays, une église locale d'ailleurs peut et doit envoyer des missionnaires. Mais une fois qu'il existe déjà un évêque dans un endroit, aucune « église-mère » ne doit pas bâtir sur le terrain d'autrui.

Pour expliciter ce seizième canon du premier concile de Nicée, voyons ce qu'en dit le concile de Chacédoine. « Les clercs qui sont attachés à une église, ainsi que nous l'avons déjà ordonné, ne doivent pas se mettre au service de l'église d'une autre ville, mais se s'attacher à celle, pour le service de laquelle ils ont été trouvés dignes dès le début; à l'exception toutefois de ceux qui ayant été privés de leur pays d'origine, furent forcés de passer à une autre église. » (Vingtième canon). Le même concile de Chalcédoine parle du transfert d'un clerc d'une ville à l'autre (dixième canon), du celebret que doit présenter le clerc lorsqu'il est dans une autre ville (treizième canon), et dans tous les canons de Chalcédoine, église locale vaut église d'une ville, jamais église ethnique. Partout dans les canons des conciles, on parle de villes et de provinces. La base de l'église locale est la géographie, jamais le peuple ethnique ou racial.
L'Église de Roumanie semble s'immiscer dans d'autres pays, pour voler les ouailles de l'évêque du lieu. Saint Paul n'a pas osé faire cela, mais il a « eu soin de ne point prêcher l'évangile dans les lieux où Jésus Christ avait déjà été prêché, pour ne point bâtir sur le fondement d'autrui ».

Puis dans ledit canon il s'agit uniquement des membres du clergé, non pas des laïcs. Les laïcs n'ont jamais de restrictions. Or on voit que l'appel bucarestois se sert de canons relatifs aux clercs dans le but de contrôler les laïcs.

À cet égard, il faut mentionner que le processus de retour du clergé et des fidèles de différentes nationalités à leurs Églises-mères (comme dans le Patriarcat de Moscou et le Patriarcat de Serbie) a déjà commencé depuis longtemps et a montré que, par la responsabilité et la solidarité entre les peuples orthodoxes, les divisions historiques contingentes, fondées dans le passé sur des raisons politiques, peuvent être surmontées.

Il est totalement paradoxal de parler de solidarité entre les peuples orthodoxes, tout en incitant à la division des chrétiens sur base ethnique. Ce n'est pas parce que certains ont fait telle chose qu'elle est nécessairement bonne.

Aujourd'hui, 20 ans après la chute du régime communiste en Europe orientale, alors que la Roumanie est maintenant membre de l'Union européenne et de l'OTAN, et dans le cadre d'une activité sans précédent de l'Église orthodoxe roumaine à l'étranger, grâce à la réorganisation et la création de nombreux diocèses à travers le monde, nous pensons qu'il n'y a pas plus de vraies raisons pour rejeter l'appel du Saint-Synode de l'Église orthodoxe roumaine à l'unité et à la communion orthodoxe roumaine.

Des chrétiens ayant quitté leur pays natal et ayant été adoptés par d'autres pays. Qu'il y ait des églises roumaines à l'étranger est tolérable, surtout pour ceux et celles qui s'intègrent mal dans leurs pays d'adoption. Mais il n'y a aucune raison valable pour que les fils d'adoption ou de naissance de l'extérieur de la Roumanie ne fassent pas partie des églises locales de leurs villes et leurs pays. Mieux encore, s'il y a des paroisses roumaines ailleurs qu'en Roumanie, celles-ci devraient aider les récalcitrants à mieux s'assimiler aux habitants desdits pays, au lieu de les inviter à ghettoïser.

Depuis quand le Christ a-t-il instauré la « communion roumaine »? Il n'y a qu'un Seigneur, une foi, un baptême, une communion, une Église. Là où l'ont eucharistie, là on est dans l'Église. Pour rappel, lorsqu'il arrive à un prêtre ou un diacre d'eucharistier dans un autre diocèse, il doit prier pour l'évêque du lieu. Car l'Église locale est constituée par l'eucharistie présidée, en principe, par l'évêque du lieu. Donc lorsque telle communauté est réunie en Église, le clerc voyageur, au moment de l'eucharistie fait partie de cette église locale. Et lorsqu'il y a un évêque voyageur qui arrive dans une paroisse, les clercs doivent prier pour l'évêque voyageur (non pas pour leur propre évêque), car l'Église se constitue, pour l'eucharistie, autour de l'évêque voyageur. Donc quel que soit l'évêque du lieu, c'est autour de lui que s'assemble l'Église dans l'eucharistie.

L'Église ne doit pas servir les intérêts de la nation roumaine (ou autre), ni ceux de l'OTAN, ni ceux de n'importe quel autre organisme politique, mais annoncer la bonne nouvelle à toutes les nations. Or la nature même de l'appel bucarestois fait le contraire.

Nous sommes convaincus que cette attitude de renouveau et de réconciliation orthodoxe roumaine permettra de consolider et d'intensifier le travail pastoral, missionnaire, social, philanthropique, culturel et éducatif du ministère de l'Église orthodoxe roumaine, partout dans le monde, en renforçant en même temps la dignité orthodoxe roumaine, en permettant à certains orthodoxes roumains de ne plus se considérer comme des « chercheurs d'ombres canoniques » parmi des étrangers.

Qui sont les « étrangers »? Traiter d'étrangers ceux qui ont eu la bienveillance d'accueillir les malheureux petits roumains par le passer est une insulte à la fois envers les adoptés et les adoptants. En Christ personne n'est étranger.

Nous regrettons que, pour plusieurs raisons, certains de nos frères orthodoxes roumains, pendant le communisme, sont passés dans d'autres juridictions orthodoxes; mais ce qui était compréhensible dans le passé est devenu injustifiable et regrettable dans l'époque actuelle, car cela équivaut à un éloignement des Roumains les uns des autres, menant jusqu’à à la division de l’Église. Confiants que notre appel à l'unité et la dignité orthodoxe roumaine sera reçu avec joie et sentiment de responsabilité, comme un désir de communion et de collaboration fraternelle, nous partageons avec tous notre plus grand respect et la bénédiction paternelle.

En quoi « l'éloignement des Roumains les uns des autres » (au fait, l'intégration des roumanophones dans les pays où ils sont accueillis) mènerait-il à la « division de l'Église »? En réalité, ceux qui divisent l'Église sont ceux qui veulent bouter le feu dans les paroisses, en leur arrachant les gens selon les ethnies.

Ce que les évêques roumains ne savent peut-être pas, c'est qu'il y a une vie ecclésiale. Celles et ceux qui, depuis des années, ont « mangé le même pain et bu la même coupe » tissent des liens intimes avec les églises qui les ont reçus. Certains de celles et ceux qui ont quitté leur pays ont connu une première déchirure. Or, après avoir pris de nouvelles racines dans de nouvelles paroisses, ils sont invités, au nom d'une « dignité » mondaine, de subir et créer de nouvelles déchirures, autant dans leurs cœurs que dans leurs paroisses qu'ils sont invités de quitter, pour l'amour d'une ethnie qu'ils sont supposés abandonner, afin de devenir de bons citoyens de leurs pays.

Certains orthodoxes d'origine roumaine, en s'intégrant dans des paroisses non-roumaines, ont trouvé, en Christ, des sœurs et frères d'autres langues et d'autres ethnies. Et même sur un plan disons ''folklorique'' (coutumes liturgiques, tons et mélodies liturgiques), tous les orthodoxes roumains ne sont pas pareils. Certains, selon leur région d'origine, seront plus proches des Grecs ou des Ruthènes, voire des Melkites, alors que sociologiquement ils n'ont peut-être pas grand-chose en commun avec des Roumains d'une autre région.

Si les gens se sentent dans la plénitude dans leurs paroisses, aucun « travail pastoral, missionnaire, social, philanthropique, culturel et éducatif » bucarestois ne leur fera de bien en les y arrachant. Pire encore, lorsque les paroisses ''roumaines'' ont refusé aux fidèles l'hospitalité eucharistique, sous prétextes superstitieux habituellement invoqués en Roumanie (ne pas avoir jeûné ou mangé végétalien depuis cinq jours, ne pas porter de tchador, voire vouloir communier ''trop souvent''), ou lorsque les célébrations laissaient à désirer (formalismes demandés, anaphore ou collectes récités à voix basse ou omises), certains fidèles se sont tournés vers des paroisses non-roumaines qui eucharistient correctement, de manière orthopratique. Souciez-vous, messieurs les évêques, de vos propres ouailles, dont en Roumanie huitante-neuf pour cent ne vont plus à la messe, et dont peut-être seulement un pour cent mille obéissent à la voix du Christ chaque fois qu'elles et ils l'entendent dire: « Mangez-en tous, buvez-en tous! ». Ne laissez pas les nonate-neuf brebis perdues dans votre pays, pour chercher la seule brebis sage aux extrémités du monde! Et si dans leurs pays d'adoption certains ont (re)trouvé ou (re)découvert la foi ou/et la vie ecclésiale, réjouissez-vous, au lieu de courir la terre et la mer pour leur chercher misère.

« Quand l'un dit: ''Moi, je suis de Paul!'' et un autre: ''Moi, d'Apollos!'', n'êtes-vous pas des hommes? Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun. J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. »